Parmi mes amis, je côtoie régulièrement des personnes plus ou moins méfiantes vis-à-vis des sciences. Je constate assez souvent cette scission entre, d’un côté la science (pensée dite rationnelle froide et matérialiste) et de l’autre, la spiritualité (pensée dite plus intuitive et réconfortante).  

J’ai mis du temps, moi-même, à faire le tri entre ces deux pôles ce qui m’a amené à écrire différents articles sur le sujet (Êtes-vous plutôt « Rationnel » ou plutôt « Intuitif » ? ; Intuition et raison: dilemme insoluble? ), essayant de concilier l’un et l’autre. Il a été, un temps, assez inconfortable, en effet, de me confronter à ces contradictions apparentes. C’est un svadyaya (enquête profonde), que de s’interroger sur ce paradoxe. Peu à peu, je déblaye, j’affine, et laisse décanter de manière à y voir plus clair.  

Aujourd’hui, je vous livre mes dernières réflexions sur le sujet.   

Spiritualité et sciences sont-elles incompatibles ?  

Il y a dans la question elle-même une volonté de vouloir rendre compatible ces deux domaines. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Au fond, on peut voir ces pôles comme deux parties distinctes qui ne traitent pas des mêmes sujets.   

En effet, la science analyse la matière et ne prétend pas répondre aux quêtes existentielles. A l’inverse, la spiritualité, dans la vision yogique transmise par Patanjali dans les Yoga sutras, est dissociée de la matière. Dans les Yogas sutras se conjuguent une part qu’on traduit par “spirituelle” (purusa) et une part “matérielle” (prkrti). L’une et l’autre étant imperméables.  

L’écueil de nos sociétés occidentales est peut-être celui-ci : vouloir, par l’intermédiaire de la science, répondre à des questions qui ne sont pas dans son champ. D’ailleurs certaines personnes essayent de faire croire, que celle-ci est capable de répondre à ces questions en émettant des théories qui brouillent le message scientifique. Untel va expliquer la loi d’attraction avec des discours autour de la physique quantique, de la physique des ondes, ou de la théorie des cordes, un autre confortera la lithothérapie, la géobiologie ou la radiesthésie avec des connaissances en géologie, ou en magnétisme.  C’est ainsi que peut naître une contradiction apparente entre sciences et spiritualité.  

Or, la science n’a pas vocation à répondre aux questions existentielles ou spirituelles. En outre, vouloir faire un lien entre l’étude de la matière et notre part spirituelle me semble éloigné de ce que nous a transmis Patanjali. Dans le chapitre 3, au sutra 36, il est clairement indiqué que les expériences que nous faisons dans la matière (bhoga) y compris avec une mental clair (sattva) seront toujours distincts de notre part spirituelle (purusha).  

Un exemple de discordisme : George Lemaître 

Connaissez-vous George Lemaître? Il s’agit d’un éminent astronome et physicien à l’origine de la théorie de Bigbang. Oui, et alors? Et bien figurez-vous que ce cher George Lemaître était aussi prêtre (et même chanoine, un peu plus tard). Imaginez : un prêtre au début du XXe siècle, ayant assimilé dans son instruction religieuse une vision créationniste et qui, au cours de ses recherches, découvre que l’univers est issu du Bigbang… De quoi devenir dingue, non? Il aurait pu tourner la page de son sacerdoce ou bien nier ses découvertes pour qu’elles coïncident avec ses croyances : c’eût peut-être été plus simple. Et bien non, il n’a cessé aucunes de ses fonctions ecclésiastiques ni scientifiques.

Voici une photo de lui. À gauche, Robert Andrews Milikan, un scientifique ayant reçu le prix Nobel de physique et au milieu George Lemaître en tenue ecclésiastique. Celui à droite, je ne sais pas qui c’est.

Allez, je vous laisse avec ces réflexions…

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