Je constate, dans mes interactions diverses, une confusion régulière entre intuition et spiritualité. Ainsi, souvent, pour s’opposer au monde de la “matière” (perçue la plupart du temps négativement), les personnes, désirant être plus spirituelles et ne sachant comment faire, s’engouffrent dans le piège de l’intuition pure et dure. Car notre société, a du mal à se détacher d’un mode de pensée duelle ou matière est associée à raison, à expérience, à sciences, à rigidité, et froideur et spirituel à sensible, intuition, douceur et réconfort.
Mais les choses sont elles aussi tranchées ?
Est-il juste de rattacher intuition à spiritualité ? Raison à matériel ? Et même : est-il juste de placer la spiritualité au dessus de la matière? N’y a-t-il pas un côté condescendant et orgueilleux à se penser d’un côté supérieur à l’autre, quel que soit l’endroit où l’on se place ? Les yoga sutras nous mettent en garde, à juste titre, contre ahamkara, notre égo, qui obscurcit notre vision du monde et nous empêche de percevoir la réalité du monde.
Cela est vrai qu’elle que soit notre manière d’aborder la question car nos sens peuvent nous abuser tout autant qu’une logique défectueuse. Quant à nous référer à un “bien pensant”, un “sachant”, un gourou, ou autre personne faisant autorité, ou même à un texte sacré cela peut être tout aussi dangereux que de nous référer à nos moyens personnels. Quoi donc? N’y a t’il pas d’issue à ces alternatives? Comment donc nous approcher d’une vérité?
Et c’est là que vous vous dites: oh la là !
Mais qu’est-ce qu’elle se prend la tête!
Pas la peine de se creuser la cervelle pour si peu… Et pourtant… Ces questions sont primordiales si nous voulons comprendre notre fonctionnement et, peut être, celui d’autrui. Et plus encore: elles sont à l’origine de beaucoup de tensions interpersonnelles, voire de tensions internes. Les positionnements, souvent extrêmes, qu’a apporté, très récemment, l’épidémie que nous traversons en est un exemple flagrant. Il est essentiel de comprendre comment fonctionne notre pensée qui conditionne nos actions, pour éviter des écueils.
La méditation est un excellent outil pour tenter de percevoir les racines de nos idées, les motivations profondes de nos actes. Elle permet également d’être confiant et ouvert aux raisonnements ou perceptions différentes. Elle nous empêche enfin de nous identifier à toutes ces fluctuations du mental – que sont nos pensées, nos sensations, nos émotions – et ouvre un accès à une vision plus claire de la réalité.
A quand remonte, la dernière fois que vous vous êtes posé pour laisser décanter votre mental? Ne rien faire, sinon voir?
C’est peut être le moment. Non?
0 commentaire