Le yoga, a été une technique tellement puissante sur moi que cela a changé ma perception de vie. Très vite, je me suis engagée dans une formation pour devenir enseignante. J’étais enthousiaste, pleine d’énergie, persuadée que quiconque ferait du yoga y trouverait les mêmes effets : un retour sur soi, une analyse de ses fonctionnements, de ses conditionnements, une manière d’avancer sur son chemin de vie de manière plus lucide, plus détachée, plus bienveillante.

J’étais naïve, … tellement naïve. Et je le suis encore. Je le revendique, même. J’ai encore envie de mettre de la poésie dans ma vie, des petits moments magiques dégoulinants de guimauve et de bien-pensance. Oui je sais, c’est stupide, mais c’est comme ça. Et je me soigne. J’ai comme un besoin de croire que le monde n’est pas si laid. Et d’ailleurs je ne crois pas qu’il le soit, tout dépend de la perspective qu’on prend.

Là, j’ai changé de perspective…

La première fois que j’ai eu écho d’une affaire d’abus sexuels dans le monde du yoga c’est en regardant une vidéo concernant le “hot yoga”, sur Netflix (Bikram : Yogi, gourou, prédateur, 2019). Déjà, faire du yoga dans une salle surchauffée me paraissait être très éloigné de ce que je pratique. Ce type de yoga me semblait relever du folklore plutôt que d’une pratique de yoga « historique ». Je me suis rassurée en pensant qu’il s’agissait d’un cas isolé : un gourou égaré usant de sa position pour contraindre des relations sexuelles à des adeptes. Puis, j’ai lu le livre Yoga, une histoire-monde de Marie Kock. Et là, j’ai réalisé que la sphère du yoga était entachée de beaucoup d’autres scandales sexuels. L’écoute du dernier podcast de métadechoc : Yoga, super-pouvoirs et secte sexuelle, avec Geoffrey l’anonyme (dont je vous recommande vivement l’écoute) a encore été révélateur du phénomène.

Un phénomène récurrent


Ces cas d’abus sexuels, ne sont pas isolés mais sont, au contraire, récurrents. La personne accusée est souvent le fondateur de l’école (ou un très haut responsable). Et, il ne s’agit pas de vagues accusations : la plupart du temps il s’agit de plusieurs victimes qui ont porté plainte. On sait à quel point il est difficile pour une victime de parler. On s’imagine la difficulté que représente le fait de porter plainte contre une personne ayant beaucoup de pourvoir (qu’il s’agisse d’une capacité financière, d’une très forte réputation ou d’une emprise psychologique). Parfois, dans des pays plutôt laxistes en la matière.

Maintenant, je cherche quelle école n’a pas été entachée par un scandale du type… Et oui, j’en suis là. Bon, il y en a. Mais ce ne sont pas nécessairement les plus connues. C’est fou ! Le yoga qui a « pignon sur rue » est souvent celui qui a démarré par un gourou charismatique; celui-ci usant de stratagèmes plus ou moins malhonnêtes pour attirer les foules et se créer un cercle d’adeptes (et parfois un harem…).
Je tiens à disposition à quiconque me le demande la liste non exhaustive des écoles de yoga touchée par des scandales sexuels. Elle n’est pas complète, et n’est pas suffisamment documentée (c’est juste une enquête rapide qu’il faudrait étayer).

Yoga : chemin de liberté ou d’enfermement?

Le yoga, chemin de liberté pour moi, a été pour certaines une voie d’emprisonnement et d’obscurcissement.

Au fond, je le sais bien, ce qui pose problème, ce n’est pas le yoga, mais bien plutôt notre désir de trouver absolument des réponses à nos questions existentielles. Il est tentant, dans une société matérialiste comme la notre de chercher des réponses dans une culture plus « exotique ». Ces dernières sont perçues comme plus près des « vraies » valeurs, plus proches de la nature, et donc d’une sagesse ancestrale. Sagesse que nous, occidentaux, aurions perdus. Au fond, c’est cette quête existentielle qu’il faut interroger. Cette quête qui incite à aller de plus en plus loin dans des techniques variées. Car, je vous l’assure, c’est apaisant de trouver des réponses. C’est rassurant de croire en des anges, des entités supérieures, des énergies salvatrices, des rituels chamaniques, des mantras magiques, des communications extra sensorielles ou des gourous qui savent mieux que nous. Oui, oui, ça l’est. Et franchement, quand on pense croiser un être « hors du commun » (parce qu’il nous a abusé par des techniques de mentalisme ou de prestidigitation, ou parce qu’il est précédé d’une réputation) c’est facile, et même reposant, de lui céder son pouvoir personnel. Et c’est là que le danger commence : le danger de ne plus questionner, de ne plus douter, de ne plus rationaliser.

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Catégories : Divers

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